En trois ans, le nombre de lycées de la Région Centre Val de Loire ayant participé à la semaine « Réduc’Gaspi » a été multiplié par 3. Comment expliquer un tel engouement ? Pour le savoir, nous avons interrogé Pénélope et Maxime, tous deux lycéens, ainsi que Carole Canette, vice-Présidente de la Région en charge de l’éducation.
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Roulez jeunesse !
Pour la 3e année consécutive, la Région Centre Val de Loire a mis au défi les lycéens de son territoire pendant la Semaine européenne de la réduction des déchets (SERD). L’action « Réduc’Gaspi », qui vise à lutter contre le gaspillage alimentaire et à réduire les déchets, a rassemblé 36 lycées participants et fait partie des lauréats des trophées de la SERD 2023 ! Parmi les défis proposés par la Région ? Imaginer des recettes anti-gaspi, peser les déchets alimentaires, réaliser des affiches et des vidéos, revaloriser les emballages… Les lycées ont même été invités à créer leurs propres défis ! Verdict : un taux de satisfaction de 80 % chez les participants, une réduction effective du gaspillage alimentaire constatée dans 16 établissements et 20 lycées qui comptent pérenniser leurs actions pendant toute l’année scolaire !
Qu’en pensent les protagonistes ?
« Avant de participer à cette action mes connaissances se limitaient au tri, sans que je sache vraiment à quoi ça servait » admet Maxime, élève en Terminale au Lycée professionnel Henri Becquerel à Tours. Le jeune « éco-délégué » participe depuis 3 ans au défi de la Région. Avec d’autres élèves encadrés par l’équipe du restaurant scolaire, il a pu participer à un atelier sur le recyclage, donner des idées de menus ou encore réaliser des vidéos de sensibilisation. « Aujourd’hui, on aimerait obtenir un label de cuisine de collectivité éco-responsable et durable. Le restaurant sert des repas de qualité, avec des produits issus de circuits courts, locaux et bios, mais aussi des alternatives végétales » explique Maxime, désormais bien informé sur le sujet.
Même constat pour Pénélope, élève en Première au Lycée Voltaire à Orléans. Déjà sensibilisée à la réduction des déchets par son père qui travaille à la Propreté de Paris, elle figure parmi les éco-délégués les plus actifs. « Nous avons souhaité réaliser des actions coups de poing pour sensibiliser un maximum d’élèves, d’autant que nous avons une cantine de 2 000 couverts » indique-t-elle.Les initiatives ont fusé : éco-marche (pour ramasser les déchets et semer des fleurs) ou encore une conférence sur l’eau. « Nous avons aussi organisé une table de troc dans le self, une action 100 % gérée par les lycéens. Chaque élève pouvait laisser la nourriture dont il ne voulait pas afin qu’elle ne soit pas gâchée » souligne Pénélope. Une délégation d’éco-délégués s’est rendue au FRAC (Fonds Régional d’Art Contemporain) d’Orléans pour monter avec d’autres lycées une exposition Archi ‘Vert. Une dizaine d’œuvres en rapport avec l’habitation écologique et futuriste ont été choisies puis exposées dans la cour du lycée. Des connexions ont également été créées avec d’autres établissements comme le lycée professionnel de La Mouillère, dont les élèves spécialisés en aménagement paysager sont venus planter un arbre au lycée Voltaire. Toutes ces actions mises en place par les éco-délégués ont été permises grâce au pilotage des deux enseignantes dont la mission a été de faciliter la mise en place des actions et la création de partenariat avec les services restauration, paysager ou encore technique du lycée.
À la Région, on mise sur l’effet boule de neige
Pour Carole Canette, vice-présidente en charge de l’éducation au Conseil Régional du Centre-Val de Loire, ce succès est avant tout collectif. « La transition écologique est un sujet qui passionne les jeunes et les équipes éducatives. Nous avons en face de nous des lycéens qui sont prêts à s’engager » indique-t-elle. La Région espère que l’expérience continuera de faire des émules dans les établissements. La cérémonie de clôture a d’ailleurs été un moyen de faire connaître l’initiative au plus grand nombre. « Nous avons vu émerger des idées très novatrices, comme ce lycée qui a imaginé une pesée comparative entre les déchets des menus « classiques » et ceux qui avaient été élaborés par les élèves » explique Carole Canette. « Il y a eu des partenariats avec la Banque alimentaire pour récupérer le pain, même entamé, afin de le valoriser en nourriture pour animaux, certains élèves ont aussi proposé des jetons de couleurs différentes pour indiquer aux cuisiniers la taille voulue des portions… » énumère-t-elle.
Voilà qui est inspirant !